Le CPL (Courant Porteur en Ligne) est une technologie qui permet de transmettre des données informatiques par le réseau électrique. Si elle présente l’avantage d’éviter l’installation de câbles supplémentaires pour véhiculer ces données, certaines études soulèvent la question de son impact sur la santé humaine. Dans cet article, nous vous proposons d’examiner les différentes sources d’inquiétude liées à cette technologie et de faire le point sur les connaissances actuelles en matière de risques potentiels.
Les dispositifs de communication par CPL : fonctionnement et usages
Utilisant les fils électriques déjà présents dans nos logements ou bâtiments, la technologie CPL transforme notre réseau électrique en un réseau de communication. Les appareils électroniques compatibles avec cette technologie sont munis de modules spécifiques servant à injecter, transmettre et recevoir les signaux informatiques en même temps que le courant électrique domestique.
La connexion internet et la télévision par ADSL font partie des services qui peuvent être diffusés via CPL. De plus, cette technologie trouve également un intérêt grandissant dans la domotique ou les solutions permettant de gérer l’énergie intelligemment au sein du domicile (comme les compteurs communicants).
Un débat autour des effets sur la santé
Avec le déploiement massif du CPL, notamment à travers la mise en place de compteurs communicants tels que Linky en France, la question des effets potentiels de cette technologie sur la santé humaine se fait de plus en plus pressante. Parmi les préoccupations soulevées, on retrouve notamment :
- La diffusion d’ondes électromagnétiques à travers le réseau électrique ;
- Les perturbations de l’équilibre biologique en raison de la structure du champ électromagnétique émis par le CPL ;
- Les risques d’exposition aggravés pour les personnes sensibles aux champs électromagnétiques.
Diffusion d’ondes électromagnétiques : une exposition inévitable ?
Tout dispositif fonctionnant avec de l’électricité génère un champ électromagnétique. La question qui découle de cet état de fait repose essentiellement sur la concentration de ces champs et leur impact potentiel sur la santé. Si les normes régissant le déploiement des technologies CPL se veulent rassurantes, certains chercheurs mettent en avant le manque de recul concernant l’exposition chronique à ces champs électromagnétiques.
Ce qui distingue les ondes liées au CPL des ondes émises par d’autres sources (comme les antennes-relais ou le Wi-Fi) est que celles-ci se propagent via les câbles électriques, ce qui pourrait amplifier leur diffusion dans l’environnement proche et accroître ainsi notre niveau d’exposition quotidien.
Perturbations de l’équilibre biologique : un sujet encore mal couvert
Si les études relatives aux effets des champs électromagnétiques sur la santé humaine sont nombreuses, celles portant spécifiquement sur le CPL et son impact sur notre équilibre biologique restent encore marginales. Il convient donc de rester prudent lorsqu’il s’agit d’affirmer ou d’infirmer l’existence de tels dangers pour notre organisme.
Risques aggravés pour les personnes sensibles : un cadre réglementaire insuffisant ?
Parmi les populations les plus exposées aux risques liés au CPL figurent d’abord les personnes dites électrosensibles, c’est-à-dire celles qui présentent des réactions physiologiques anormales (troubles neurovégétatifs, irritabilités, etc.) suite à une exposition prolongée à des champs électromagnétiques.
Selon certains spécialistes, les seuils limites d’exposition actuellement en vigueur en France seraient dépassés dans certaines circonstances, notamment chez les usagers équipés de compteurs communicants. Ces seuils ne prendraient ainsi pas suffisamment en considération les besoins spécifiques des personnes électrosensibles.
Qu’en disent les études scientifiques disponibles ?
Le bilan des connaissances actuelles concernant les risques potentiels du CPL demeure nuancé, avec des avis divergents selon les méthodes employées ou les points de vue adoptés. Parmi les principales études de référence, on peut souligner :
- L’évaluation menée par l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire) qui conclut à une absence de preuves scientifiques formelles quant aux dangers du CPL. Elle recommande néanmoins la poursuite des recherches dans ce domaine.
- Le rapport BioInitiative, qui préconise un renforcement des normes d’exposition en raison de possibles effets biologiques liés aux champs électromagnétiques engendrés par le CPL.
- Les travaux menés par l’équipe du Pr Belpomme, spécialiste de la médecine environnementale, mettant en évidence les manquements du cadre juridique actuel concernant les ondes et leur impact sur la santé.
Toutefois, il est important de rappeler que beaucoup d’études restent à mener pour obtenir une vision plus complète des potentiels risques du CPL sur notre santé. En attendant, face à ces interrogations, certains spécialistes préfèrent appliquer le principe de précaution ou préconisent d’autres solutions domotiques alternatives pour limiter l’exposition au CPL.